Comprendre la pollution lumineuse

Ce sujet est une préoccupation qui est aussi vieille que le premier éclairage public…

Vouloir regarder les étoiles est un désir qui est devenu une prouesse, dans pas mal d’endroits de la planète, et spécialement en Europe (plus de 80% du ciel est pollué lumineusement).

Mais bien plus que perturber la vue du ciel, cette pollution influence désormais largement les écosystèmes, et de cette manière, notre santé.

Revoyons les faits :

  • l’éclairage public est toujours en constante évolution (de +2 à 4%/an), liée à l’expansion urbanistique
  • dans certaines zones urbanisées voient leur nombre de luminaire évoluer entre 4 et 6 luminaires/personne
  • la consommation énergétique, au niveau des communes, varie entre 30 et 50% des frais d’électricité
  • les politiques assurent de prendre le sujet en main en revoyant le type d’éclairage, notamment en convertissant celui-ci vers les LED moins énergétiques (-40, -30% d’énergie)

L’effet LED

  • l’éclairage LED est en effet moins énergétique, mais surtout si on exploite la production de lumière LED dans les « températures » de lumière produisant des radiations « bleues » (pour une efficacité électronique optimale).
  • Cet effet « bleu » généré par le LED par les a des effets identifiés, quantifiés et connus
    • Elle se diffuse plus loin dans l’atmosphère, ce qui peut augmenter la transmission du problème à d’autres zones.
    • Elle perturbe de nombreux systèmes biologiques, dont certains liés à l’être humain
  • Par effet rebond, la diminution de la consommation énergétique incite les acteurs à inciter à la multiplication des éclairages, ou à supprimer les modes d’extinctions actuelles de ceux-ci
  • Les effets pernicieux sont sous-évalués et les normes techniques officielles ne suivent pas le rythme des conversions et de l’évolution technique, ce qui entraînera une nouvelle situation préoccupante après la conversion totale (et le budget consommé).

 L’aspect sécuritaire

  • La nuit est accidentogène, le risque d’un accident augmente avec la perte de luminosité (tant sur la route que pour les piétons)
  • Mais d’un autre côté, la réduction de l’éclairage incite largement à « lever le pied » au niveau de la conduite, ce qui induit une chute de 30% des accidents
  • Quand à l’alcoolémie, elle reste identique quelque soit l’éclairage
  • Le « sentiment de sécurité » est l’argument majoritairement mis en avant de ceux qui veulent au minimum garder le « statu quo », voire souvent augmenter l’éclairage
    • Mais les statistiques ne montrent pas de relation directe entre éclairage et sécurité
    • Une étude britannique de 2022 confirmera, encore une fois, que la criminalité évolue toujours plus favorablement dans les zones éclairées que dans celles qui ne le sont pas.
    • L’aspect psychologique négatif liés aux « dangers de la nuit », issu de l’évolution humaine, est largement utilisé de nos jours par les politiques (comme solution de facilité) pour soi-disant « rassurer » la population.

La nature impactée

  • La pollution lumineuse perturbe les écosystèmes, et cela à divers niveaux :
    • comportement des animaux, autant terrestres que marins
    • cycle de reproduction
    • désorientation (oiseaux)
    • déséquilibre dans les chaines d’alimentation et cycles de chasse (et de survie, notamment pour les insectivores)
    • les êtres humains… Avec de l’influence sur des cycles biologiques important (dont celui de la mélatonine)
    • les cycles des plantes (influence photosynthèse forcée)
  • Les cycles de la polonisation
    • 62% de la population des polinisateurs  chute dans des zones sur-éclairées
    • la chute d’une dizaine de % sur la production des fruits dans ces zones

L’homme impacté

  • Des troubles du sommeil, avec l’influence de la lumière quasi permanente qui inhibe le cycle sommeil/veille et provoque insomnies, sautes d’humeur et troubles de mémorisation
  • Les jeunes enfants, en âge scolaire, sont largement sur-exposés
  • Les troubles liés à la mélatonine ont des conséquences sur diverses autres hormones, dont les œstrogènes.  Sans ce contrôle, les risques de certains cancers (notamment du sein) augmentent.
  • Se rajoute à l’impact de toutes les autres lumières bleues : écran, TV, moniteurs PC, smartphones, etc… La lumière bleue « stimule » le cerveau, elle est certes plébiscitées pendant les périodes d’activité, mais il faudrait que cela s’arrête pendant plusieurs heures pour permettre au cerveau de récupérer…
  • Outre l’éclairage inutile, il y aussi l’éclairage intrusif, qui dérange les personnes durant leurs périodes de repos.
  • Les impacts sur la rétine (notamment pour les jeunes enfants) sont prouvés, et peuvent avoir des lourds impacts à longue distance.

Et pourtant, elle est simple à résoudre !

  • C’est la seule pollution qui est parfaitement réversible et contrôlable…
  • En plus, directement énergétiquement profitable !
  • Mais les freins (émotionnels) et le manque de législation claire empêche de résoudre le problème de manière structurelle…
  • Les entreprises et magasins éclairent souvent inutilement leurs vitrines… La dernière pandémie (pendant laquelle il n’y avait personne sur les routes, mais pendant laquelle aussi on a tout laissé éclairé !) a clairement montré les limites de cette pratique (couteuse)
  • La rénovation des éclairages est évidemment la première piste à suivre…. Mais il faut inventorier (et couper ce qui est inutile) en même temps que revoir les normes.