Introduction aux résultats de mesures LPMD

Introduction

Le module LPMD (Light Pollution Mobile Detector) est un assemblage de trois composants de bases :

  • Un détecteur de type SQM/LU
  • Une unité connectée de traitement basée sur un Raspberry PI
  • Un boitier hébergeant l’ensemble sur une longue durée
  • Des capteurs pouvant évoluer avec le temps (tel que une caméra « All sky » )

Ce module, pouvant être disposé soit en mode connecté ou non, vise à capturer les données de tout capteur qui lui est raccordé (on peut rajouter vidéo, humidité, détecteur de nuage, etc…) effectue des mesures de manière périodique (généralement, toutes les 5 minutes)

Il effectue également un calcul astrométrique sur les levers/couchers de Soleil et de Lune et en mode connecté, capture les conditions météo générale de l’endroit (météo aviation).

Dans l’expérience actuelle, des capteurs ont été déployés sur le territoire Belge, dans quatre régions :

  • une région urbaine typique (région Bruxelloise, 5 km de Brussels Airport, depuis 2020)
  • une région sub-urbaine typique(région de Fernelmont, zone résidentielle, depuis 2021)
  • une région rurale  typique (région de Wellin/Ave-et-Auffe, zone campagnarde, depuis 2021)
  • une région rurale profonde (région de Neufchateau, Grapfontaine à l’Observatoire Centre Ardenne, depuis fin 2022)

Ces capteurs fixes sont disposés avec une vue directe sur le ciel (une orientation vers la polaire pour Bruxelles, vers le zenith pour les autres).

Un autre est utilisé en mode « itinérant » pour tester des zones de manière non régulière dans la région de Viroinval (Dourbes) ou des zones proches.

Géographiquement, la situation est donc la suivante :

Les mesures considérées couvrent une période allant 01/2021 au 04/2023, selon la disponibilité des capteurs.
Le but est d’observer de manière cohérente, avec des capteurs calibrés, sur la plus longue période possible l’évolution de la pollution lumineuse dans les régions concernées.

Dans l’ordre de mise en route : Fernelmont (2020), Wellin (2020-2021), Wezembeek (2021), Grapfontaine (2022-2023).

Evolution du parc de luminaires

Où avoir des données fiables sur ce sujet ? C’est déjà le premier problème. La transparence voudrait que l’on puisse trouver directement cela sur les sites régionaux officiels en accès libre. Mais hélas, c’est loin d’être une réalité et les recherches n’aboutissent guère quelque soit la région. Cependant, si on se base sur les quelques chiffres publiés par les organismes régionaux (sensés superviser cela), ils montrent notamment que le parc de luminaires wallon… S’étend au fur et à mesure du temps !

Et cela, cependant, pendant qu’une étude avait indiqué que 32.000 points étaient inutiles et à supprimer !

Cohérent ou pas ? Examinons cela avec les données disponibles (issus de 3 sources différentes)…

Source : UVCW

Année Nbr de luminaire Puissance (kW) Consommation (kWh) Nbr LED
2012 591.903 44800 242.511.402 572
2016 605.062 44510 238.735.849 14.759
2018 612.431 43348 220.673.436 57.319
2020 618.143 43043 213.187.523 104.611
2021 622.972 40799 197.073.725 169.788

La consommation (-45.437.677‬ kWh) et la puissance installée (-4000 kW) descendent avec la migration vers les LED, mais il n’empêche que selon ces chiffres on rajoute des points lumineux (+31.069 en 2021) au parc déjà ultra-dense existant !

Depuis 2012, on voit donc apparaître, puis s’accélérer, la migration des luminaires vers les LED (de 2012 à 2021, de 572 à 169.788 en 9 ans !)

  • au niveau des cités (de toute taille)
  • au niveau des voies routières importantes (autoroutes, plan Lumière 4.0)
  • au niveau des voies routières secondaires

Source : ORES

ORES publie, via ses rapport stratégiques et ses données Open Data qu’au sein des  communes gérées par ses services, le nombre total de luminaires installés est :

Et avec une ventilation par régions :

Première constatation :

  • La région annonce sur la période 2020-2021 une augmentation de 4829 luminaires, alors que ORES n’en comptabilise que 2608. Donc, Si les chiffres de la région sont exacts, 2221 ont été ajoutés par les autres GRD (RESA, etc..)
  • ORES gère 74% du parc global selon les chiffres annoncé (463.132 lum.), ce qui semble assez correct vis à vis des autres informations disponibles (articles de presse)
  • L’incrément de 2221 luminaires a donc été exécuté par les acteurs ne gérant ensemble que 26% du parc (159.840 en 2021), ce qui implique que l’ensemble de ces acteurs locaux ajoutent plus de luminaires/an que celui qui gère les 3/4 du réseau : grandement surprenant !
  • Parmi les régions, l’incrément de luminaire est constant, pas de diminution en vue… Et aucune trace des 30000 à supprimer dans les faits.
  • C’est Namur (plus de 82000 luminaires) qui est la zone la plus éclairée de Wallonie, avec Mons très proche (80000)

En 2020-2021, ORES a publié la situation de 460.524 luminaires (39043 KW installés)

  • NaLP – sodium basse pression 96.385 (2019) 83.909 (2020)
  • NaHP – sodium haute pression 237.032 (2019) 232.746 (2020)
  • MHHP – halogénures/iodures métalliques 68.086 (2019) 68.190 (2020)
  • Led – diodes électroluminescentes 55.164 (2019) 74.812 (2020)
  • Autres 983 (2019) 867 (2020)

Ce qui indique que le parc à convertir est principalement équipé en sodium à haute pression (50,5%).

Remarquons plusieurs périodes intéressantes  :

  • La période 2017-2019, où toute discussion sur des extinctions possibles n’étaient vraiment pas un sujet fréquentable tant au niveau politique que public
  • La période 2020-2022, en pleine pandémie, mais qui fut cependant assez peu affectée au niveau de l’éclairage urbain. Même si le nombre des activités externes fut largement réduit, les transports limités et que personne n’étaient dans les rues… Personne n’a voulu en profiter pour éteindre et faire des économies pour financer les impacts liés au COVID !.
  • La période 2022-2023 qui voit apparaître, avec la guerre en Ukraine et la crise énergétique , un mécanisme longtemps espéré : les extinctions ou diminution d’éclairage urbain de manière systématique…
    Y compris en Wallonie !

En 2023, ORES, acteur principal de la conversion sur le région, estime qu’une  commune « moyenne » (on y reviendra) comptait environ 2.230 lampadaires. D’ici 2030, même remplacés par les modèles LED, il y en aura 2.380 (+6%) par l’accroissement dit « naturel » du parc ( nouveaux lotissements, extensions de voirie, etc.).

Si on applique cette croissance au parc régional installé, cela le mènerait à environ 650.000 luminaires en 2030… Vu que les LED consomment moins, la dépense énergétique sera plus basse comparé au parc actuel.

Sur les autoroutes, la conversion vers les LED liée au plan 4.0 s’accélère. Et seuls les équipements convertis en LED voient leur intensité diminuer lors de la mise en place des plans d’extinctions. Mais cela devrait devenir largement visible, car au début 2023, c’est 50.000 points lumineux sur 72.000, soit 69% du parc, qui est déjà converti. Les 22.000 autres points restent activés à 100 % dans l’attente de leur conversion au LED.

Pendant ce temps, la migration progressive des villes en Flandres via Fluvius à soit les LED et/ou à des régimes d »extinction/diminution d’éclairage continue. Chaque commune peut d’ailleurs choisir les modalités de son implantation dans un catalogue de luminaires et services. Quant aux autoroutes, une large partie sont déjà éteints depuis 2017. A la frontière entre régions, c’est le choc des modèles qui va donc déterminer l’état du ciel.

En résumé :

  • Dans le chef des politiques wallons : la politique est régionale, même communale.
    • L’agenda global est variable,
    • Vu que l’énergie dépensée (et les élections prochaines) : 50% des communes ayant été forcées d’éteindre en 2022-2023 décident de « éclairer comme avant, voire plus, car on consomme moins » ! Ex : Namur.
  • Dans le chef des politiques flamands : les communes doivent statuer elles-mêmes sur leur éclairage
    • un objectif budgétaire est fixé (réduction de 30% des consommations)
    • un agenda est modulable (migration selon l’entretien du matériel ou un via plan de rénovation déposé et validé).
  • Pas, ou peu, de synchronisation perceptible entre les acteurs
    • Seul le projet fédéral (de 2005) de la conversion globale vers les LED, reste directeur
    • Les spécifications restent inchangées, malgré les progrès techniques. Car les études doivent être validées sur des années (et votées !) et pendant ce temps : on installe.

Bref : le surréalisme à la belge habituel… Celui où, dans une même zone, on subira : une extinction d’un côté, un éclairage avec conversion de l’autre et au milieu : on reste inchangé… Voire, pire, on rajoutera des éclairages des trois côtés (vue budgétaire, agenda et acteurs différents) !

Est-ce que les mesures reflètent ces différents modes d’éclairages ? C’est le sujet de l’étude en cours.

Comment mesurer la pollution lumineuse ?

Préambule

Ce sujet est relativement controversé entre spécialistes depuis des années… Je ne suis ni physicien, ni astrophysicien, ni biologiste. Je ne suis qu’un modeste amateur du ciel qui est « tombé » dans le sujet de la pollution lumineuse depuis plus de vingt ans… J’ai proposé plusieurs fois qu’un « spécialiste » (peut importe son nom), possédant des compétences que je n’ai pas puisse exploiter les données que je vais essayer de présenter ici… Mais apparemment, cela ne passionne guère, car on considère le sujet comme « maîtrisé ».

C’est clairement une erreur… Le sujet évolue constamment et les dérives de toutes sortes (architecturales, administratives et politiques) tellement propre à la Belgique, sont légions. Et cela tant dans un sens que l’autre…  Certes, il y a les mesures satellites (fort limitées en perception, cependant) et les modèles mathématiques.

Mais faut-il pour cela abandonner de les vérifier ? A travers le monde, de nombreux amateurs et professionnels continuent de capturer des mesures dans des endroits « clés » (observatoires, réserve naturelles, etc…). Je collabore à plusieurs échanges entre pays dans le domaine et j’ai pu remarquer plus d’une fois sur le terrain une divergence entre « ce qui devrait être » et la « réalité ».

En Belgique, modèle permanent de la PL au niveau mondial, cela ne passionne pas trop… Car on sait, instinctivement, que sans une politique claire dans le domaine, rien ne changera…  Et une politique claire, cela ne rapporte pas autant aux acteurs que le flou artistique communautaire habituel.

Si dans les données modestement présentées ici, des interrogations se posent dans la tête d’un spécialiste, qu’il sache qu’elles peuvent lui être mises à sa disposition sans problème pour un examen plus poussé… Il n’a qu’à contacter l’ASCEN, qui transmettra…

Et maintenant, voyons ce que nous réserve le ciel belge…

Mesurer l’obscurcissement du ciel ?

J’estime modestement que cela en revient à mesurer la brillance du ciel sur une surface donnée, la surface étant : le ciel !

On va voir apparaître les notions de : flux lumineux, brillance (ou luminance) et éclairement. 3 aspects différents, même si fortement associés.

Le flux lumineux = « la quantité de lumière qui est diffusée dans l’espace », mesuré en Lumen (lm), est associé à l’espace traversé. Si un luminaire fonctionne de manière identique (= puissance consommée constante), le flux lumineux émit variera en fonction des conditions (atmosphère, réflecteur) qui entoure sa source. De même, si on le bloque (en masquant totalement la source) le flux deviendra nul (mais la lampe consommera toujours la même l’énergie, alors diffusée en chaleur…)

L’éclairement lumineux = « combien il y a de lumière à un endroit par unité de surface », mesuré en Lux (= nbr de lumen/m²). Varie en fonction de la distance entre source et cible (selon / d²).  Lorsque qu’on regarde une surface ou une rue éclairée, c’est l’éclairement lumineux que perçoit votre œil. Ainsi : la surface au sol sous un ciel étoilé : 0,0005 lux. et sous un clair de lune : 0,2 lux. Un clair de Lune éclaire donc 400x plus que le ciel étoilé…

La luminance = « combien une source lumineuse émet de lumière par unité de surface », mesurée en Candela par mètre carrés (cd/m2). Si un écran lumineux est 2x la taille d’un autre, il émet deux fois plus de lumière. Mais par unité de surface, ils sont identiques ! C’est la notion la plus proche de ce que l’on cherche à mesurer ici sur le ciel. La luminance finit, très logiquement, au sol par un éclairement proportionnel à celle-ci.

On vise ici à mesure du ciel (étoilé ou pas)… Avec des niveaux si bas, on va  mesurer la « brillance du ciel » avec des outils plus sensibles qu’un luxmètre, tels que :

Instruments Type de mesures Unité
Defense Meteorological Satellite Program Operational Line-Scan System (DMSP-OLS) Photométrie satellitaire W.cm-².sr-1
Visible Infrared Imaging Radiometer Suite Day-Night Band (VIIRS DNB) Photométrie satellitaire W.cm-².sr-1
Sky Meter Quality (SQM) Photométrie 1D mag.arcsec-²
Luxmètre Photométrie 1D lux
Appareil photo avec objectif « fisheye » Photométrie 2D cd.m-² ou mag.arcsec-²
Spectromètre Spectroscopie μmoles.s-1.m-²

Les techniques de photométrie 1 et 2D permettent de faire des mesures depuis le sol. Quand aux contributeurs à cette pollution lumineuse, ils sont nombreux, surtout  en incluant toutes les sources lumineuses qui éclairent vers le ciel de manière inutile.

SQM : Sky Quality Meter

Le détecteur de type SQM (Sky Quality Meter) mesure la brillance du ciel évaluée dans un cône de 20° dans la direction du capteur (pour le type « -L », assez directionnel, avec 1/9 du ciel). Il se compose d’un convertisseur lumière-fréquence (TAOS TSL237S) et d’un filtre infra-rouge. La réponse spectrale englobe le spectre de la vision humaine, mais elle est également sensible à des longueurs d’onde plus courtes, c’est-à-dire dans le bleu (voir figure).

La valeur fournie par la mesure est la « magnitude par arcsec² » ou « magnitude surfacique ». Même si elle est controversée, cette mesure est très commune dans le monde de l’astronomie et bien connue dans le milieu des études de PL. Au plus la valeur est élevée, plus le ciel est sombre. L’échelle est définie de sorte qu’une diminution de 5 mag.arcsec-² correspond à une augmentation d’un facteur 100 de la luminance.

On l’interprète couramment cette valeur selon :

  • > 22 : meilleur ciel théorique sur Terre (avec son atmosphère, allez au Pole Sud pour le rencontrer tous les jours…)
  • 22.0 : une nuit sans Lune et sans aucun lumière artificielle (là où on construit les observatoires…)
  • 21.0 : typique d’un ciel rural sans pollution lumineuse (toutes les constellations, voie lactée sont visibles)
  • 20.0 : typique d’une zone périurbaine où la visibilité de la Voie lactée est déjà fortement atteinte
  • 19.0 : typique d’une zone périurbaine avec des maisons proches l’une des autres (la majorité des constellations sont reconnaissables)
  • 18.0 : typique pour une zone périurbaine déjà fort éclairée (une partie des constellations est reconnaissable)
  • 17.0 : la vue du ciel depuis une ville éclairée (quelques étoiles sont visibles à l’oeil nu)
  • 13.0 : limite de la « nuit », le Soleil s’est civilement couché (-6° sous l’horizon), Venus and Jupiter sont visibles, les étoiles les plus brillantes (mag 0) apparaissent.
  • 7.0 : le Soleil se lève civilement
  • < 7.0 : Lumière du jour

Sa sensibilité permettant de suivre l’évolution de l’éclairage urbain vers le LED, cet aspect est important. C’est donc un détecteur simple à mettre en route et utiliser. Mais on peut évidemment faire des équivalences avec d’autres mesures ou évènements (visibilité à l’œil nu d’objets du ciel, nombre d’étoiles visibles) ou le convertir en cd/m², tel que :

Voici une version plus « astronomiquement intuitive » d’équivalences possibles :

Les méthodes intuitives

Une simple ligne horizontale dans le tableau précédant permet globalement de représenter la brillance du ciel  selon d’autres valeurs ou effets.

Ainsi, une mesure de :

  • 20 mag/arcsec² équivaut à 1 mcd/m², mais aussi la visibilité théorique de 2000 étoiles à l’oeil nu.
  • 15 mag/arcsec² équivaut à 100 mcd/m², ou la visibilité théorique de 15 étoiles à l’oeil nu.
  • 21.6 mag/arcsec² équivaut à ce qu’était une belle nuit il y a 200 ans dans notre région…
    (rappellons-nous que Messier a établit sa fameuse « liste » d’objets du ciel depuis : le centre de Paris !)

Afin de pouvoir intuitivement estimer la qualité du ciel, d’autres catégorisations  ont vu le jour, dont celle de Bortle.

L’échelle de Bortle permet intuitivement et visuellement de fixer la noirceur du ciel…

Elle est relativement empirique (car liée à la capacité visuelle de l’individu), mais avec de la méthode et des cartes de magnitudes stellaires, elle devient assez précise.

La valeur clé se calcule comme l’unité inférieure issue du calcul de la moyenne de minimum deux étoiles détectées visuellement, ou : BS (Bortle Sky) = (t1*m1 + t2*m2) / (t1+t2) avec t = nombre d’étoiles d’une catégorie m, et m = magnitude visuelle de l’étoile.

Si par exemple on détecte 3 étoiles de catégorie 3.0 à 3.5 et 5 étoiles de 5.0 à 5.5, cela fait : BS = (3*3.5+5*5.5)/(7+9) = (10.5+27.5)/8 = 4.75 = Bortle 4

De là, on peut établir des valeurs ou indications plus précises, mais comme toute échelle empirique, plusieurs « équivalences » sont disponibles dans la littérature.

Un autre exemple : Table d’équivalence Bortle

Bortle Vue pollution lumineuse Code couleur Type de ciel Magnitude SQM. Mag. Limite oeil nu Mag Limite au 320mm M33 visible? M31 visible? Voile lactée visbile ? Lumière zodiacae visible? Nuages Objet au sol
        (mag/arcSec²) (mag.) (mag.)            
1 Aucune, airglow faible Excellent 22.00–21.99 ≥ 7.5 > 17 Evidente Evidente Totalement Totalement Invisible Silouette faible
2 Aucune, airglow naturel Très bon 21.99–21.89 7.0–7.49 16.5 Simple en vision directe Evidente Détails Détails de couleur Noir partout Silouette
3 Horizon faible   Rural 21.89–21.69 6.5–6.99 16.0 Simple avec vision attentive Evidente Structure Evidente Noir/Gris Quelques objets
4 Horizon visible Rural/sub-urbain 21.69–20.49 6.0–6.49 15.5 Difficile en vision attentive Evidente Large structures Jusque 45° Brile à distance Objets distants
5 Avant 35° Sub-urbain 20.49–19.50 5.5–5.99 14.5–15.0 Invisible Simple en vision directe Délavée… Faible Plus lumineux que le ciel Objets proches
6 A 35° Sub-urbain brillant 19.50–18.94 5.0–5.49 14.0–14.5 Invisible Simple avec vision attentive Qu’au zénith Invisible Lumineux Détails
7 Jusque zenith Sub-urbain / urbain 18.94–18.38 4.5–4.99 14.0 Invisible Difficile en vision attentive Invisible Invisible Fort lumineux Détails proches
8 Brillant à 35° Urbain < 18.38 4.0–4.49 13 Invisible Invisible Invisible Invisible Brillant Lecture titres
9 Brillant au zenith Centre ville < 17 ≤ 4.0 Invisible Invisible Invisible Invisible Brillant Lecture

On reprendra de cette notion de « niveau » dans l’étude pour catégoriser les sites d’observation, en se basant sur :

  • le « type de ciel » et les conditions météo liées
  • l’appartenance à une catégorie/qualité via les mesures de magnitude SQM mesurées in-situ.

Mais d’abord, revoyons tout ce qui peut l’influencer

Réfraction, diffusion et Skyglow

La pollution lumineuses est influencée par l’interaction de la lumière avec notre atmosphère, où la lumière peut être réfractée et/ou diffusée en fonction de ce qu’elle traverse. Et la perception au sol va fortement être influencé par cela.

En soi, pour la faune et la flore, peut importe qu’il fasse noir à cause de nuages ou d’une nuit sans Lune, du moment que pendant une période nommée globalement « nuit », elle peut se regénérer.

Ciel de type « Scattered » (50% du ciel) Ciel de type « Overcast »

Les nuages (molécules d’eau et autres : poussières, polluants, etc…) jouent donc un rôle important dans ce cycle, en absorbant, diffusant, réfractant toute lumière (naturelle et artificielle) qu’ils interceptent. Par temps de neige et de ciel couvert, oµ toute lumière est réfléchie vers eux et ensuite réfractée ou diffusée, il fait rarement « noir » dans nos régions.

Réfraction :

Déviation d’une onde (lumineuse, etc.) qui franchit la surface de séparation de deux milieux où la vitesse de propagation est différente (réfringent), ex : une goutte d’eau et l’air ou la glace et l’air. Dans ce dernier couple, la lumière peut générer un « halo » autour le source (déviation de 22° dans un cristal de glace à haute altitude). Dans l’image ici : un exemple de halo lunaire.

Halo lunaire

Le fait d’observer un halo nous permet de connaître immédiatement la température du nuage, l’état physique de l’eau, la taille, la forme et l’orientation des cristaux de glace.

Puisque l’existence de nuages est nécessaire pour la formation des phénomènes de halos, leur présence indique aussi que l’air est humide en altitude. Ex : comme les cirrus ne sont pas des nuages de pluie, les halos peuvent se former même s’il fait beau.

La lumière peut donc être « capturée et renvoyée » alors que non visible directement, ce qui explique l’influence de luminaires mal réglés à longue distance (on y reviendra).

 

Diffusion :

Une lumière diffusée est plus efficace pour illuminer une zone. Tout comme en hiver une pièce sera plus éclairée par une lumière diffuse que par une lumière directionnelle mal orientée, la luminosité globale d’un ciel couvert sera souvent bien plus largement influencée par les lumières parasites et naturelles (Lune et Soleil couchant).

Dans le domaine de l’architecture, on a depuis longtemps modélisé l’influence de la quantité de lumière directe et diffuse. Lorsque le ciel est couvert, le rayonnement lumineux est diffusé dans toutes les directions, les baies vitrées verticales ou de toit captent donc la lumière de manière similaire, indépendamment de leur orientation. Par contre, lorsque le ciel est clair, l’orientation de la baie vitrée influence directement la quantité de lumière captée.

Une bouteille solaire qui diminue l'impact des déchets ...
Dans les milieux défavorisés avec une implantation de type « bouteille solaire »

De même, Les ciels couverts ne sont pas symétriques à 100% et il y aura toujours plus de lumière provenant de l’endroit où la Lune (ou un éclairage parasite) se trouve dans l’hémisphère visible que partout ailleurs.

Au niveau de l’atmosphère, les facteurs de diffusion les plus connus sont Rayleigh et de Mie.

Diffusion de la lumière par une particule selon la loi de Rayleigh

Cette diffusion est à l’origine de la couleur bleue du ciel, générée par les particules de l’atmosphère quand elles reçoivent la lumière solaire (tant directe que indirecte, comme celle issue de la Lune).

Si une particule est plus petite que la longueur d’onde de la lumière qui l’éclaire, alors elle diffuse cette lumière en la renvoyant plus ou moins dans toutes les directions en fonction de la longueur d’onde.

diffusion Rayleigh

Une particule au moins dix fois plus petite que la longueur d’onde de la lumière rencontrée la diffuse alors avec une intensité inversement proportionnelle à sa longueur d’onde puissance 4. En pratique : une longueur d’onde 2 fois plus courte (donc 2 fois plus proche de la taille de la particule) = diffusion : 24 = 16 fois plus forte. Dans le cas de la Lune, composée de lumière solaire une particule va donc diffuser beaucoup plus efficacement les composantes spectrales de courtes longueurs d’onde. Ex : entre le rouge (650 nm) et le bleu (450 nm), l’efficacité de la diffusion augmente d’un facteur (650 nm/450 nm)4 ≃ 4.

De plus, la répartition de la lumière diffusée n’est pas la même dans toute les directions. Par rapport à la direction incidente de la lumière, elle est plus faible sur les côtés que vers l’avant ou vers l’arrière. Ce qui accentue l’effet directionnel du « halo » en direction de la source lumineuse.

Diffusion Rayleigh

Dans l’atmosphère, ce sont les molécules de diazote et de dioxygène qui diffusent le plus.

Diffusion de Mie

En 1908, Mie généralise le résultat de Rayleigh et indique que l’efficacité de la diffusion en fonction de la longueur d’onde disparaît quand la taille des particules devient proche de la longueur d’onde de la lumière. En prenant une taille de l’ordre du micromètre,  c’est ce qu’il se passe pour les gouttelettes d’eau dans les nuages !

La diffusion est donc forte pour un gaz peu dense comme l’atmosphère terrestre, mais pas pour des liquides ou des solides transparents, où la lumière diffusée par l’ensemble des molécules ou des atomes qui les compose est très faible.

Température, neige et cristaux de glace

Un aspect non négligeable dans la réflexion de la lumière au sol ou dans l’atmosphère : la présence de neige ou de cristaux de glace. En période de neige, la réflexion lumineuse atteint 90%, voire plus. Donc toute lumière focalisée sur le sol devient quasiment entièrement polluante et contributive du skyglow. Au plus focalisée et directionnelle, au mieux réfléchie… Ce qui est donc le cas de tous les éclairages LED !

De même, la présence de cristaux de glace dans l’atmosphère basse augmente la réfraction / diffusion des lumières locales.

Lampadaire Neige | Centuria-Rit

Exemple de luminaire à ULOR > 0° et de diffusion de la lumière avec un éclairage mal adapté (brouillard et givre).

Luxor LED Breedstraler 200 Watt 160lm/W IP65 6400K 5 jaar garantie

En zone industrielle, ce genre d’effet rend la contribution maximale… (ex : Anvers…)

Skyglow

Par ce terme générique, on désigne la luminance globale du ciel, crée par tout phénomène lumineux présent, qu’il soit naturel ou artificiel. L’atmosphère elle-même, via des processus bien connu, génère de la lumière, mais elle est largement surpassée par toutes les sources artificielles.

Et toute pollution atmosphérique (tel que au-dessus des villes) va évidemment influencer et générer un « halo » caractéristique. Donc, en région urbaine, le « halo jaunâtre » couvrira de-facto largement plus le ciel que dans le cas d’une zone rurale.

Donc, l’éclairage du ciel nocturne (même dégagé) sera fortement influencé par l’éclairage urbain de mauvaise qualité ou réfléchi (rem : avec les LED, plus directionnelle, cela aura un effet plus marqué). En incluant tous les phénomènes décrit, on remarque que la lumière blanche mal gérée (ampoule métal, LED) va s’ajouter 3,3x plus au skyglow que les précédentes lampes orange (sodium).

Sky Glow brightness ratios for different lamp types
Lamp Type Description Sky Glow relative to LPS Sky Glow relative to HPS
LPS Low-pressure sodium 1.0 0.4
NBA-LED amber AlGaInP LED 1.0 0.4
HPS High-pressure sodium 2.4 1.0
PCA-LED Phosphor-converted amber LED 2.4 1.0
FLED 5000K CCT LED with yellow filter 3.6 1.5
LED 2400K CCT Warm white LED 4.3 1.8
LED 3000K CCT Warm white LED 5.4 2.1
LED 4100K CCT Neutral white LED 6.4 2.7
LED 5100K CCT Cool white LED 7.9 3.3

D’où l’intérêt d’avoir à la fois un éclairage LED SANS perte lumineuse ET au plus proche du « rouge » (blanc chaud) que du « blanc » (blanc froid). Car sinon, sa contribution à la PL est maximale… Et hélas, les éclairages actuellement installés dépassent tous 3000K !

Les éléments composantes d’un éclairage urbain sont les suivants :

Rendement du luminaire LOR (%) = ULOR + DLOR

Un Cahier Technique sur les pertes directes et directes d’un éclairage nous inspirera pour la détermination de la contribution au halo des luminaires.  Même dans le cas d’un luminaire performant, on considère que la perte sera de <= 15%

Nous considérons donc que le flux lumineux alimentant le halo est constitué de trois apports de lumière tous dirigés dans l’hémisphère supérieur :
1. Le flux directement émis par les luminaires (ULOR).
2.Le flux réfléchi par la surface principale S (m²) qui reçoit un éclairement de E (lux).
3.Le flux réfléchi par la surface des abords de la surface principale.

Si l’on désigne par :
• ρ1, le facteur de réflexion diffuse de la surface (S) à éclairer ;
• ρ2, le facteur de réflexion diffuse des abords ;
et si l’on prend en considération le facteur d’utilisation (u) de l’installation d’éclairage
étudiée, on exprime le flux potentiellement perdu UPF par la relation :
UPF = Fla [ULOR + ρ1.u + ρ2 (DLOR – u)]

Reste à déterminer ULOR, DLOR, ρ1,ρ2, u dans un cas le plus général, pour l’utiliser dans les estimations.

Facteur ULOR

Le critère ULOR (Upward Light Output Ratio) détermine la quantité de lumière « perdue » vers le ciel par un luminaire. Les effets peuvent se voir (réfraction / diffusion) à une centaine de km de la source, comme le montre le graphique suivant :

Un luminaire d’autant moins efficace que son ULOR est élevé.  L’exemple le plus marquant est le luminaire de type « boule » qui éclaire partout, sauf réellement par terre !  Dans ce cas, on dépasse largement les 50% de perdu !

En fonction du rendement de conversion énergie > lumière d’un type de lampe (lm/W), on peut facilement estimer la quantité de flux lumineux (lm) utile et inutile. Et tout ce qui est inutile se retrouvera dans le skyglow mesuré.

Dans les modèles anciens, on va estimer la contribution moyenne à la PL d’un luminaire mal adapté via deux luminaires très courant en Belgique pour lesquels on va limiter la ULOR à 3% (en réalité, c’est souvent pire, avec une installation non horizontale).

  • Le modèle Schreder VZ 3s, fort répandu(sur routes communales rurales, notamment). C’est un modèle utilisant la Sodium basse pression (fournit 100 à 200 lm/W) et  il est le plus couramment installé avec 50W et 100W.
    • Avec un ULOR moyen de 3%, 50W par luminaire (donc 50 Wh), 100 lm/w en rendement, 8h de fonctionnement (moyenne), cela fait : 50 x 150 x 0.03 x 8, soit ‬1800 lm de flux lumineux expédié vers le ciel par nuit par luminaire
  • Le modèle Schreder MC1/12, fort répandu dès les années 80 dans les zones urbaines et routes,  des lampes NaHP (Sodium haute pression,  (fournit 80 à 150 lm:W). Le plus couramment installé est le modèle 70W.
    • Cela fait : 70 x 100 x 0.03 x 8, soit‬ 1680 lm de flux lumineux expédié vers le ciel par nuit par luminaire

Pour simplifier, 1700 lm/luminaire sera considéré comme perte typique pour un luminaire non-LED.

Quand aux nouveaux modèles LED’s, ils sont normalement « Full Cut Off » (FCO) et ne devrait pas présenter ce problème (on estime à ULOR = 0).

Facteur DLOR

Le critère DLOR (Downward Light Output Ratio) détermine la quantité de lumière émise en dessous du plan horizontal.

On peut parler d’éclairage utile… Si il n’est pas dirigé vers des fenêtres d’habitation au lieu de la route !

Catégorisation : Les types de Nuit

Si les magnitudes SQM (surfaciques) de 17 à 22 déterminent globalement  la qualité du ciel en terme d’obscurcissement de celui-ci (voir table Bortle ci-dessus). Il peut cependant y avoir mag 20, voire plus, en pleine journée avec des conditions météos abominables ! Et en soit, pour les espèces vivant le phénomène, on est alors dans une période nocturne artificielle.

En théorie, on peut se baser sur la notion de crépuscule, civil et astronomique pour indiquer ces périodes de « nuit » (qui régulent d’ailleurs une partie du code du travail, tel que le « travail de nuit ») et les périodes d’éclairages urbains.

Comme expliqué dans le chapitre sur la réfraction/diffusion, au moment où le Soleil s’approche de l’horizon, sa lumière traverse une couche atmosphérique plus importante. La principale lumière transmise est alors réfractée et diffusée vers de plus grandes longueurs d’onde, vers le rouge. Et le Soleil sera encore « détecté » alors que non directement visible. On y reviendra en détail avec un exemple.

Le crépuscule civil est la période où le centre du Soleil est situé à moins 6° sous la ligne d’horizon.

Il s’agit ici d’un horizon idéalisé, situé à 90° du zénith. Sa fin et son début indiquent respectivement le lever et coucher du Soleil, ou nuit civile. Pendant cette période, les planètes et les étoiles les plus brillantes apparaissent et mais il subsiste encore suffisamment de lumière pour que la plupart des activités ne nécessitent normalement pas de sources de lumières artificielles.

Le crépuscule astronomique se distingue par la période où le centre du Soleil est situé entre 12° et 18° sous l’horizon.

La fin et le début marquent le début et la fin de la nuit astronomique. Pendant cette période, les étoiles les plus faibles visibles à l’œil nu (vers la magnitude apparente 6) apparaissent. D’un point de vue strictement astronomique, il subsiste cependant suffisamment de lumière pour que les objets diffus comme les nébuleuses ou les galaxies ne puissent pas être observés, mais  elle est imperceptible à l’œil nu.

La détermination des périodes est réalisée par le calcul des éphémérides pour le lieu donné. Mais ces valeurs seront totalement perturbées avec les cycles d’éclairages artificiels, réglé sur l’un ou l’autre crépuscule, ou sur une heure fixe !

Et la nature se fiche bien des astronomes… Elle a simplement besoin de noir et cela le plus tôt possible. Si  une obscurité devant être théoriquement présente à un moment donné n’est pas là, c’est que quelque chose la combat : cela indique la présence d’une lumière soit naturelle, artificielle.

Si on reprend le principe à l’examen des crépuscules et les « lever/coucher », pour une date et lieu donné (ici un exemple issus des éphémérides de l’ORB à Uccle) :

Date Soleil Crépuscule Civil Crépuscule Nautique Crépuscule astronomique
Lever Zénith Coucher Début Fin Début Fin Début Fin
01-01-2021 08:45:00 12:46:00 16:48:00 08:06:00 17:27:00 07:24:00 18:09:00 06:44:00 18:49:00
02-01-2021 08:45:00 12:47:00 16:49:00 08:06:00 17:27:00 07:24:00 18:10:00 06:44:00 18:50:00
Jour ~08:03:00 Activité ~09:21:00 Influence ~12:05:00

Donc :

En théorie :

  • Dès 16h48, la luminosité naturelle doit descendre (si elle se maintient = éclairage)
  • Dès 18:49, le Soleil n’est plus acteur, seule reste la Lune comme acteur naturel et les autres sources artificielles
  • L’inverse dès 6:44 et 8:06

Avec un ciel clair : toute clarté présente dès 18h49 caractérisera la PL d’origine artificielle.
En effet, dans une région exempte de PL et sans Lune : la nuit devrait être « totale » (quelque soit la condition météo).

Avec un ciel nuageux, la nuit astronomique peut se muer en crépuscule permanent si les couches nuageuses répercutent les éclairages lointains. Mais la nuit civile peut se transformer en nuit profonde avec un plafond nuageux bas et fort chargé en gouttes d’eau bloquant la lumière.

Une fois Soleil et Lune éliminés, l’éclairage urbain et les automatismes d’allumage/extinction (différents selon les régions et parfois villages) deviennent déterminants. Et, remarque générique : si on veut offrir une vraie période de « nuit » à la faune et flore dans notre pays à l’urbanisation galopante, il faudrait politiquement synchroniser ceux-ci sur une large zone.

Car si on examine les contributeurs actuels :

a) Autoroutes, routes principales

  • En région flamande : les autoroutes sont éteints, sauf si :  intensité du trafic est élevée, embouteillage structurel, à la demande de la police : accidents, de véhicules défectueux, d’obstacles sur la chaussée… Ou si travaux routiers, à la demande du service compétent et dans des conditions climatiques extrêmes => très aléatoire
  • En région wallonne :  les tronçons d’autoroutes ne seront éteints que entre 00.30 et 05.30h maximum (et si pas de problème ou d’urgence ou décision de dimming).
  • Quand aux routes régionales (ou inter-villages), elles seront éteintes/allumées selon les régions traversées (et du responsable à un point donné)

b) Villages

  • En région flamande : les période d’éclairages sont choisies par la commune parmi une série de « modes » mis disponibles (LED ou pas, plus de variation avec les nouveaux éclairages).
    Et le « dimming » (30%, 50% éclairage) peut être mis disponible.
  • En région wallonne :  cela dépend du « plan lumière » établit par commune et/ou région + contraintes des zones d’alimentation électrique (plusieurs communes doivent obligatoirement adopter les mêmes durées)

c) Villes

  • Les agglomérations importantes se désolidarisent généralement des modes d’éclairages exécutés en dehors d’elles.
    Ex : Bruxelles ne coupe pas le centre-ville même, alors que certaines zones de l’agglomération peuvent en appliquer.
  • L’aspect sécuritaire et touristique sont quasi les seuls pris en compte, mais il faut bien avouer que les zones naturelles sont faibles…
  • La pollution atmosphérique prend par contre ici son importance, avec la diffusion de la lumière maximale via les particules présentes (halo caractéristique).

c) Effets de zones

  • Une voie éclairée au Sodium ne s’éteint que via de long tronçons de plusieurs dizaines de km
  • Chaque zone dangereuse disposera de son éclairage dédiée
  • Une voie éclairée aux LED peut être éteinte sur quelques km ou centaines de mètres (sortie, accident).
  • De même, une voie avec LED peut être allumée avec un % de puissance variable (30,50%)

Si on rajoute les décalages « heure d’été/hiver » censé faire des économies (illogique, mais apprécié par les politiques) : cela un patchwork de modes d’illumination/durée/fréquence proches l’une de l’autre.

Cela devient rapidement un casse-tête de déterminer avec qui et quand on a une influence (réelle) de X ou de Y avec une seule mesure…

Catégorisation : Types de nuits et méthodes de calcul

On va reprendre le concept d’équivalence entre éléments différents, tel que utilisé dans l’échelle de Bortle.

Mais comme déjà indiqué, il faut ici « sortir » de l’observation du ciel comme base, car la noirceur en un endroit ne veut pas dire « ciel clair » !

En premier, définition des types de nuit avec une description générale et valeurs considérées

  • « Nuit crépusculaire » (ou « Twillight Night« , de 13 à 19 mag/arcsec²)
    • période pendant laquelle les activités humaines vont (normalement) se réduire
    • l’éclairage n’est pas toujours obligatoire (par exemple : pour se diriger, marcher ou conduire), de nos jours, les activités ne s’arrêtent pas (surtout en période hivernale)
    • durée de la période calculée en minutes
    • indépendante de la météo
    • fixée par la détection de >= 13 à < 19 mag/arcsec² pendant la période examinée
  • « Nuit » (ou « Night« , de 19 à 20 mag/arcsec²)
    • l’obscurité présente oblige désormais l’usage d’un éclairage artificiel pour continuer les activités humaines
    • la  nature peut normalement commencer son cycle nocturne
    • durée de la période calculée en minutes
    • indépendante de la météo
    • fixée à la détection de minimum >= 19 à < 20 mag/arcsec² pendant la période examinée
  • « Nuit noire » (ou « Dark Night« , de 20 à 21 mag/arcsec²)
    • période de repos de la majorité de la société, le cycle de nuit normalement est activé pour l’espèce humaine, une obscurité qui commence à être utilisable par les astronomes (2.5x plus sombre)
    • la nature est totalement dans son cycle nocturne
    • durée de la période calculée en minutes
    • indépendante de la météo
    • fixée à la détection de minimum >= 20 à < 21 mag/arcsec² pendant la période examinée
  • « Nuit profonde » (ou « Deep Night« , de 21 à 22 mag/arcsec² )
    • on retrouve une nuit « originale » avec une obscurité profonde et une PL totalement réduite (6x plus sombre)
    • la visibilité humaine est faible, les étoiles (si présentes), commencent à remplacer les autres sources lumineuses
    • durée de la période calculée en minutes
    • indépendante de la météo
    • fixée à la détection de minimum >= 21 à < 22 mag/arcsec² pendant la période examinée
  • « Nuit totale » (ou « Total Night », atteint et dépasse 22 mag/arcsec²)
    • une nuit « totale » où la seule source d’éclairage est la voûte céleste… La nuit indispensable pour un observatoire astronomique professionnel, telle qu’on la trouve notamment dans des endroits reculés de la planète (15x plus sombre). Elle est devenue quasi illusoire (sauf black-out) en Europe.
    • sans lumière stellaire, l’être humain est quasi aveugle…
    • durée de la période calculée en minutes
    • indépendante de la météo
    • fixée à la détection de minimum > 22 mag/arcsec² pendant la période examinée
  • Pour toutes les durées : on ne considère que  la période nocturne comprise entre « coucher » et « lever » du soleil (lié au crépuscule civil). Ceci pour éviter les mesures fautives pendant la journée (par exemple : mag 17-18 peut être courant pendant une journée fort nuageuse).

La prise en compte des durées relatives à chacune de ces « nuits » pour un site constituera un premier indicateur sur la dégradation de la qualité du ciel pour l’endroit considéré.

Valeurs SQM prises en compte pour la catégorisation

Selon le cas, une mesure est effectuée par un LPMD toutes les 1/2, 1 ou 5 minutes ou plus.
Par défaut, c’est 5 min qui est la durée standard entre mesures, soit 12 mesures/heure
Ensuite, tout dépend du but recherché…

  • L’évaluation précise d’une transition jour-nuit peut requérir 60 captures/min (une journée =  86400 mesures…)
  • La valeur par défaut étant de 5 min, on étudie les variations 12x/heure (une journée =  288 mesures…)
  • Mais si on veut faire la liaison entre un phénomène atmosphérique (état du ciel) et les mesures, mieux vaut considérer
    • une mesure moyenne calculée sur 1h (avec 5 min d’intervalle, soit 12 mesures)
    • une mesure maximale calculée sur la même période

Cette dernière manière sera prise par défaut lors des tentatives de catégorisations.
Si on travaille d’une autre façon, il faudra l’indiquer de manière explicite.

Ex (théorique) : 18,5, 19, 19,5, 20, 20,2, 20,3 =>  6 mesures en 1h => moyenne de 19.58 et max de 20.3

Une montée rapide de la valeur pendant le passage de la nuit crépusculaire à noire est une caractéristique des zones rurales profondes, où la PL est quasi inexistante. L’influence de la latitude, tout autant que la météo locale, se fait évidemment également sentir dans ce cas de figure. Mais si la courbe est plus lente, c’est qu’une cause artificielle s’oppose au passage.

il sera donc intéressant de lier à la catégorisation (ici sur 1 h => « Nuit ») à l’état météo du ciel (sujet abordé plus tard).

En résumé :

  • condition de « nuit crépusculaire » : si mag >= 13 et < 19
  • condition de « nuit » : si mag >= 19 et < 20
  • condition de « nuit noire » : si mag >= 20 et < 21 (2.5 x plus sombre)
  • condition de « nuit profonde » : si mag >= 21 et < 22 (6 x plus sombre)
  • condition de « nuit totale » : si mag >= 22 (env. 15x plus sombre)
  • alliée à une mesure pondérée sur l’heure (moyenne de 6 valeurs/heure)

Est le premier élément qui fournira l’indicateur NQ (Night Quality).
Celui-ci sera décrit en détail dans le chapitre d’analyse.

Pour illustrer ce propos, sur une nuit « exemple de BEFERN01 », janvier 2021, sans Lune et toutes conditions météo confondues

On distingue aisément :

  • La courbe (Mag/arcsec²) des mesures pour la nuit concernée.
    Ce jour-là, la courbe des valeurs est relativement stable = condition lumineuse stable, mais les variations fréquentes semblent indiquer un ciel couvert.
    Et en effet, à l’examen, toute la journée est sous une couverture nuageuse totale (Overcast).
    La PL sera de-facto largement influencée par cela => un ciel totalement « gris » (= diffusion maximale + obscurcissement )
  • On peut remarquer des courbes de passage vers/depuis l’obscurité quasi identiques (env. 1h30)
  • Avec les différentes analyses
    • La courbe des valeurs atteint la majorité du temps la catégorie de « Nuit »
    • La courbe en début et fin de nuit est fort symétrique, tant en valeur que durée (coucher / lever Soleil), et donc : certainement aussi caractéristique du lieu
    • Un évènement temporaire a été présent en première partie de nuit
    • Au vu les courbes (stable en amplitude maximale, mais perturbée), c’était un ciel bas et extrêmement couvert
    • Les zones rosées indiquées montrent le décalage
      • entre le moment où l’obscurité aurait déjà du être présente (ou atteindre 19 mag)
      • et celui où c’est effectivement arrivé
    • La montée vers l’obscurité est donc retardée par la PL présente (comme la Lune est absente, des éclairages artificiels).

=> Si ce schéma se répète pour ce site, la condition finale sera « nuit » pour le site

Données : Valeurs capturées ou calculées au niveau LPMD :

Chaque enregistrement fournit (extrait de la documentation technique du LPMD) :

UTC UTC time of data capture (e.g.2020/09/12 00:02:32)
LT LT time of data capture (e.g.2020/09/12 00:02:32)
MPSAS Magnitude Per Square Arc Second or mag/arcsec^2 (e.g. 17.7)
NELM Naked Eyes Limiting Magnitude (e.g. 5.4)
Temp Sensor temperature (in Celsius, e.g. 15.8 )
Day Day duration (from sunrise to sunset)
Night Night duration (from sunset to sunrise)
DawnAstroTwil Begin of astronomical dawn twilight period (LT)
DawnCiviLTwil Begin of civil dawn twilight period (LT)
Sunrise Sunrise time (LT)
Sun transit Sun local transit time (LT)
Sunset Sunset time (LT)
DuskCiviLTwil Begin of civil dusk twilight period (LT)
DuskAstroTwil Begin of astronomical dusk twilight period (LT)
MoonAlt Moon altitude (in degrees)
MoonAz Moon azimut (in degrees)
MoonPhase Provide Moon phase current value (0 (new Moon) to 100% (Full Moon) of area reflexion)
MeteoTemp Local meteo current temperature (in Celsius, e.g. 15.8 )
MeteoDew Local meteo dew point (in Celsius, e.g. 15.8 )
MeteoPressure Local meteo air pressure (in mb)
MeteoVisibility Local meteo visual visibility
MeteoSky Local meteo sky state evaluation (tentative) Expressed of % sky coverage : Few (FEW <25%), Scattered (SCT 25-50%), Broken (BKN 50-75%), Overcast (OVC 100%), No Signifiant (NSC <5%)
AdapterMetar Local meteo METAR information, for any deeper interpretation

Reminder : this LPMD is still in permanent evolution, some data file aspects could vary around time

Intervalle de mesure = par défaut de 5 min

Calcul : Durées de base

Issu du point précédent, on déduira que :

Nuit civile = durée ( Sunset -> Sunrise)

Nuit astronomique = durée ( DuskAstroTwil  -> DawnAstroTwil )

Influence lunaire (IL)

La brillance de la Lune est la principale source de lumière nocturne naturelle, son influence est loin d’être négligeable.

En considérant les différentes longueurs d’ondes classiques en photométrie (ici, en mag/arcsec²), en partant d’une situation « idéale » de nuit totale (22 mag/arcsec²) et une Lune à 45° sur l’horizon, on assiste clairement à son impact sur la magnitude moyenne du ciel dans le tableau suivant :

Age : mi-période lunaire (de Nouvelle Lune à Pleine Lune et inverse)

U,B,V,R,I : Bandes de longueurs d’ondes photométriques

Âge % U B V R I
0 0 22 22,7 21,8 20,9 19,9
3 25 21,5 22,4 21,7 20,8 19,9
7 50 19,9 21,6 21,4 20,6 19,7
10 75 18,5 20,7 20,7 20,3 19,5
14 100 17 19,5 20 19,9 19,2

Avec une progression respective de

Âge % dU dB dV dR dI
0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
3,0 25,0 0,5 0,3 0,1 0,1 0,0
7,0 50,0 2,1 1,1 0,4 0,3 0,2
10,0 75,0 3,5 2,0 1,1 0,6 0,4
14,0 100,0 5,0 3,2 1,8 1,0 0,7

On va donc s’intéresser à l’impact par phase, combinée avec une altitude positive (> 20°) sur l’horizon dans la bande V (la plus caractéristique) :

IL(0, 25, 50, 75, 100)  = ( 0, -0.1, -0.3, -0.6, -1.0) mag/arcsec²

Avec une IL à 50% de phase visible sur l’horizon (> 20°) => la PL locale sera donc influencée de -0.3 mag.

Un facteur tout aussi déterminant est la « corruption » des phases lunaires naturelles par la pollution lumineuse, en augmentant les périodes utilisées par certaines espèces animales pour leurs activités. Si la durée de « lumière lunaire » est trop allongée, on impactera de facto leur durée de vie de manière importante.

Catégorisation : Conditions météo

La plus grande source de lumière naturelle dans la nuit est… Evidemment la Lune !  Mais la meilleure cause d’obscurcissement est aussi : les nuages !
Obtenir plus de 21 mag/arcsec² est largement plus aisé sous un ciel orageux que sous une nuit claire…

On va donc devoir caractériser les mesures sous différentes conditions météo, via un groupe de trois lettres qui indique la proportion de ciel couvert par la couche nuageuse au-dessus de la station d’observation. Cette proportion de ciel est mesurée en octas (fraction en 8e de ciel couvert) :

  • SKC : sky clear, aucun nuage (0 octa) ;
  • FEW : few, quelques nuages, 1/8 à 2/8 du ciel couvert (1 à 2 octas) ;
  • SCT scattered, épars, 3/8 à 4/8 du ciel couvert (3 à 4 octas) ;
  • BKN : broken, fragmenté, 5/8 à 7/8 du ciel couvert (5 à 7 octas) ;
  • OVC : overcast, couvert, 8/8 du ciel couvert (8 octas) ;
  • NSC : aucun nuage d’une hauteur inférieure à 5 000 pieds ou sous l’altitude minimale de secteur

Les détecteurs accessibles (avec vue par %) permettent d’obtenir ces valeurs de manière identique :  No Signifiant (NSC, <5%), Few (FEW, <25%), Scattered (SCT, 25-50%), Broken (BKN, 50-75%), Overcast (OVC, 100%)

Il relativement facile de comparer une couverture sur 30° (1/8 du ciel) avec des mesures réalisées sur 20° (1/9, angle du SQM-L).
Donc, la probabilité moyenne d’influencer la capture est, dans un cas d’une couverture nuageuse de  5 octas, 1/8*5 = 62.5% !

Analyse des données météo des captures sur la période 01/2021 à 04/2023

Un scan rapide, tout site confondu, montre la distribution suivante:

  • Clairement, l’influence des nuages (présents dans plus de 70% des mesures) devra être prise en compte pour estimer la PL locale !
  • En pratique, pour la flore et faune, cela sera cet aspect qui primera, bien plus que la clarté des étoiles… (les oiseaux, eux, volent au-dessus)
  • Ces aspects seront largement étudiés dans un chapitre et document dédié.

Dans les futures analyses, on va cumuler (pour des raisons de praticité et de logique),

  • les conditions « Clear + Few » sous « Clear Sky« 
  • les conditions « Scattered + Broken + Overcast » sous « Broken Sky« 

Impact des extinctions d’éclairage « crise énergétique » en Belgique

Ce sujet assez complexe (comme d’habitude dans un pays avec 3 régions et 4 gouvernements) est traité dans la page dédiée

En résumé :

  • Flandres : extinctions structurelles dans des villes, mais variable de ville en ville et une proportion (35%) d’autoroutes éteints depuis 2017 de minuit à 5 h.
  • Wallonie : depuis le 21/09/2022, extinction partielle sur les autoroutes, sur les 20 % du parc déjà LED et du dimanche au jeudi inclus : 100% de l’allumage à 22h, 70% de 22h à minuit, 50% de minuit à 6h, 100% de 6h du matin à extinction
    • du 1/11/2022 au 31/03/2022, extinction totale de 0 à 5h dans plus de 167 villages de Wallonie
    • depuis le 1/4/2023, une sélection de villages continuent.
  • Bruxelles : disons en gros : rien de significatif (aspects sécuritaire et touristique priment)

Influence PL autour des sites de prises de mesures

Les premières sources participant au skyglow mesuré à un endroit sont évidemment celles qui sont directement visibles.

En se basant d’une part sur les cartes pollution lumineuse calculée sur https://lighttrends.lightpollutionmap.info
(Remarque : Mesure satellite de VIIRS, n’incluant que peu des nouvelles fréquences et intensités LED) et de
l’autre ORES, qui  renseigne sur la conversion de l’éclairage public  pendant la période de l’étude :

Grapfontaine

Située en altitude (pour la région, 440m n’est pas mal :-)), l’observatoire surplombe la vallée et est bordé de zones de forêts où l’éclairage public est absent.
Seules quelques villes sont dans son rayon d’influence, avec principalement Neufchâteau (à  2km et quasi la même altitude : 432 m)

La commune de NEUFCHATEAU comprend les localités de : TOURNAY, NEUFCHATEAU, LONGLIER, HAMIPRE, GRAPFONTAINE, GRANDVOIR.

Pendant la durée de l’étude, 30.8% des luminaire étaient passés au LED, soit 625 sur 2.030 luminaires installés.

Quand Neufchâteau sera passé au LED, cela devrait devenir une des zones les plus sombres du pays.

Actuellement, les 1405 luminaires actuels expédient donc de l’ordre de 2.4 Mlm/nuit vers le ciel de l’observatoire (Mln = Mega lumen, soit 1 million de lumen, voir chapitre ULOR précédent)…

Wellin

Le site d’implantation du détecteur est en forêt et en altitude, avec des dessertes (éclairées) proches.
Du fait de sa position, il surplombe les villes avoisinantes, mais est cependant en contre-bas d’une chaine de collines plus hautes.
Si on examine les causes d’éclairement direct (halo direct influent) :

  • le halo de Rochefort (à env. 6 km à vol d’oiseau) se trouve 100m plus bas et derrière une barrière naturelle
  • le halo de Wellin centre (même altitude) est aussi masqué par une barrière naturelle
  • le halo de Han-sur-Lesse (plus bas), idem
  • le halo de Lavaux-St-Anne (plus bas), idem
  • le halo de Wanlin (plus bas), idem
  • le halo de Jemelle (plus bas), idem
  • c’est l’autoroute E411 et Ave-et-Auffe (60m plus bas) qui sont les principales source de PL directes locales.
    Si une liaison forte entre éclairage et mesures devrait s’établir, cela serait théoriquement d’abord avec ces sources .

Mais toutes ces zones influenceront évidemment le ciel local, car la zone de ROCHEFORT comprend les localités de :  WAVREILLE, VILLERS-SUR-LESSE, ROCHEFORT, MONT-GAUTHIER, LESSIVE, LAVAUX-SAINTE-ANNE, JEMELLE, HAN-SUR-LESSE, EPRAVE, BUISSONVILLE, AVE-ET-AUFFE et comprend 2507 luminaires dont 116 LED, soit 4,6% des luminaires. Quand à zone de Wellin avec WELLIN, SOHIER, CHANLY, HALMA, LOMPREZ, c’es 735 avec 223 LED, soit 30,6% des luminaires.

Pendant la période de capture, en additionnant les deux zones (2507 + 735) c’est 3242 luminaires, dont (225 + 116) 351 sont convertis vers LED (soit env. 10% pour la région concernée).

L’éclairage autoroutier proche étant déjà converti au LED dès mi-2021, il est de-facto moins polluant qu’avant.

Et en finale : 2891 luminaires « anciens » avec de l’ordre de  4.9 Mlm de flux lumineux expédié vers le ciel par nuit autour du détecteur…(voir chapitre ULOR précédent)

Fernelmont

Le détecteur est fort entouré… Au niveau de l’éclairage, plusieurs zones et modes se juxtaposent :

a) la commune de  Fernelmont qui comprend :  TILLIER, PONTILLAS, NOVILLE-LES-BOIS, MARCHOVELETTE, HINGEON, HEMPTINNE, FRANC-WARET, FORVILLE, CORTIL-WODON, BIERWART, avec  1.752 luminaires dont 1.049 LED en date du 30/09/2022 soit 59,9% des luminaires.

b) la commune de EGHEZEE avec : WARET-LA-CHAUSSEE, UPIGNY, TAVIERS, SAINT-GERMAIN, NOVILLE-SUR-MEHAIGNE, MEHAIGNE, LONGCHAMPS, LIERNU, LEUZE, HANRET, EGHEZEE, DHUY, BRANCHON, BONEFFE, BOLINNE, AISCHE-EN-REFAIL et 2.902 luminaires dont 1.375 LED en date du 30/09/2022, soit 47,4% des luminaires.

c) Burdinnes,  gérée par RESA, sur laquelle on ne possède hélas pas beaucoup de données… Excepté que la zone comprend Amay, Andenne, Braives, Burdinne, Faimes, Héron, Huy, Verlaine, Villers-le-Bouillet et Wasseiges.

d) à 16 km, Namur… Qui est en théorie un des contributeurs les plus important mais dont le parc est déjà passé à 72.9% de
LED (10.444 des 14.322 luminaires) 30/09/2022 et sera à 100% fin 2023. Et qui déjà a décidé de : ne plus éteindre le soir dès mi-2023 !

Bien que le parc d’éclairage proche soit largement plus vaste (env. 20000 luminaires), ce parc est déjà converti vers les LED pour 60% en moyenne.

Dans le cône d’influence proche, 2230 luminaires sont d’un ancien modèle, générant encore de l’ordre 2.6 Mlm/nuit envoyés vers le ciel (voir chapitre ULOR).

Wezembeek

Ici, inutile de se poser des questions sur l’influenceur principal, avec Bruxelles capitale et plus de 84.000 luminaires (Sibelga, 2016) de tous types (10% converti aux LED) qui est de-facto l’acteur principal de la PL locale.

Toujours sur base de la même estimation, c’est de l’ordre de 91 Mlm/nuit perdus vers le ciel. Une estimation d’ailleurs basse, car il faut rajouter les nombreux éclairages de bureaux et publicités divers propres à une grande ville.

Dans cette débauche de lumière, les communes flamandes de la périphérie décident cependant l’une après les autres de pratiquer un extinction contrôlée de leur parc, généralement en même temps que leur rénovation (mais pas que…).

Dourbes

Cette commune s’approche des zones les plus protégées en terme PL de la région, les conditions y sont généralement bonnes.

Ce module LPMD est particulier, car il prend des mesures en « mobile ». Il est parfaitement indépendant et de facto pas connecté via Internet en permanence, comme les autres. Il est donc utilisé pour des mesures ponctuelles dans divers endroits de la région, pendant une période dédiée.

Il apporte donc des données en différé, mais ne sera pas repris dans les études actuelles, qui exigent un suivi permanent (tant sur le ciel que le suivi météo).

Conclusion sur les sources PL directes

Même si discutables, les valeurs respectives estimées de 2,4, 4.9, 2.6 et 91 Mlm/nuit comme « caractéristiques polluantes » détectées sont relativement indicatives des mesures que l’on devrait obtenir.

Mais si l’éclairage LED n’a normalement pas de paramètre négatif ULOR (=0% par défaut), il n’en reste que sa puissance installée correspond aujourd’hui à des normes dépassées, au vu des performances de ces dernières.

Les LED récentes sont totalement directives (flux concentrés via les optiques et dispositions), émettent des longueurs d’ondes peu favorables (cf chapitres précédents, avec du 4000 K courant) et un « éclairement » au minimum équivalent (on ne teste pas le maximum, ni sa réflexion !) L’effet PL sera toujours là, et bien là… Mais demandera un examen dédié pour être évalué.

En finale :

  • La zone de type urbanistique « rurale profonde » est la plus protégée… (2.4)
  • La zone de type urbanistique « rurale » est heureusement privilégie, mais plus par une configuration de terrain favorable que par autre chose (2.6)
  • La zone de type urbanistique « zone d’habitat semi-urbain »  subit son environnement (4.9)
  • La zone de type urbanistique « habitat urbain » reçoit de l’ordre de 18x à 35x plus de lumière polluante que les autres zones !

Analyse des mesures